« Le hasard a fait que le matin au Samu de Paris avait été organisé un exercice sur des attentats multi-sites. Donc on était préparé ». Ben voyons encore un miracle !
Patrick Pelloux, urgentiste et ancien membre de la rédaction de Charlie Hebdo, était sur le pont vendredi soir, pour porter assistance aux victimes de la tuerie parisienne.
Patrick Pelloux, urgentiste et ancien collaborateur de Charlie Hebdo, a raconté ce samedi sur France Info que les hôpitaux s’étaient mobilisés « pour sauver un maximum de victimes »des attentats de vendredi soir à Paris, un exercice auquel le Samu s’était préparé, par hasard, le matin même.
« On s’est battu toute la nuit avec l’ensemble des équipes du Samu, on s’est mobilisés pour sauver un maximum de victimes. Il y en a encore qui sont au bloc opératoire. J’espère qu’on va les en sortir. C’est un carnage de guerre, une attaque massive », a déclaré le Dr Pelloux.
« Le même scénario »
Les victimes ont « des blessures de guerre, des blessures par balles », a précisé l’ex-chroniqueur de Charlie Hebdo, qui avait été mobilisé il y a dix mois lors des attentats contre l’hebdomadaire à Paris. Il y a vu « le même scénario », avec « des armes, des kalachnikovs. Ils ont tiré de manière lamentable ».
« Le hasard a fait que le matin au Samu de Paris avait été organisé un exercice sur des attentats multi-sites. Donc on était préparé », a-t-il ajouté. Les hôpitaux « sont disponibles, on a libéré beaucoup de places. Les chirurgiens, les réanimateurs, les infirmières, tout le monde est revenu spontanément dès 21 h 30 – 22 h, ce qui nous a permis de sauver le plus de monde possible », a raconté l’urgentiste. Des collègues d’autres Samu sont même venus par hélicoptère.
L’assistance Publique-Hôpitaux de Paris a déclenché vendredi soir le plan blanc à la suite des attaques simultanées à Paris. « Le plan blanc a été déclenché à l’AP-HP depuis 22 h 30. Tous les services d’urgence et les services de Samu sont sur le pont », a indiqué un porte-parole de l’État.
Par ailleurs, « devant le risque sanitaire », des syndicats de médecins en grève vendredi (Le BLOC, le SML, la FMF, l’UFML, le MPST) ainsi que la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) ont appelé à « reprendre l’activité », dans un communiqué commun.
Un peuple « pas préparé à ce genre de situation »
« Je sais qu’il y a beaucoup de familles qui sont inquiètes à l’heure actuelle, c’est très compliqué parce que des fois, on a pris des victimes sans prendre leur identité immédiatement pour les conduire le plus vite possible au bloc. Il faut attendre de pouvoir identifier tout le monde, c’est long, c’est difficile », a-t-il poursuivi.
Selon le médecin, les chirurgiens français « sont les meilleurs » pour soigner les blessures de guerre, d’autant plus que des chirurgiens militaires « sont à disposition ». « Le problème qu’on a, c’est qu’on est un peuple de paix, qui n’est pas préparé à ce genre de situation, qui ne connaissait plus la guerre, et que nous sommes en guerre. Mais on ne doit pas avoir peur, on doit être solidaire, on reste ensemble et on se prépare à nouveau au pire », a-t-il conclu.